La récolte de café et ses enjeux à travers un dialogue entre un patron et les récoltants
Bienvenue dans le temple de la grande récolte de café !!
- Qu’est ce qu’on fait chef ?
- On cueille des fruits
On prend que les cerises rouges !
Sortez vos doigts de fées et vos yeux de lynx, on ne cueille que-les-rouges ! Que-les-rouges.
-Pourquoi “que les rouges” ?
Parce qu’elles ont de bons arômes.
Les autres, elles ont des défauts, elles ont un goût amer.
- Euh,, c’est quoi les défauts ?
Ah bah ça peut être
- Des grains trop exposés au soleil qui ont brûlé
- Des grains attaqués par les insectes, comme le scolyte qui est attiré par l’alcool dans le grain et qui y pond ses oeufs. (la broca)
- Des grains qui ne sont pas mûr, ou trop mûrs,
des feuilles, des pierres, et autres corps étrangés,
- Bref, il vous faudra un oeil attentif et une main agile pour récolter les meilleurs grains seulement.
En plus, le caféier est l’une des rares espèces à échelonner sa production : tout ne mûri pas en même temps, sur un même arbre on peut trouver des fleurs, des grains verts, des grains rouges (murs).
Et méfiez vous, parfois, elles ont l’air toutes rouges, mais quand on tourne autour… elles sont vertes de l’autre côté, les coquines
Donc on reviendra ici après-après-demain
- Bon, et on est payé combien boss ?
- 30 centimes par 12 kilo!
D’ici de soir faudra en avoir ramassé 120 kilos chacun
Sinon, je vous paie pas, on a toujours fait comme ça, ça marche très bien
hahaha ! A ce soir
- Bon on a pas le choix apparemment
- Ah et à midi, on mangera tous ensemble, vous avez apporter quoi ?
- du manioc! Des patates! Des bananes Plantains ! Du riz
Yes, on va s’faire une méga soupe bien copieuse ….. comme d’hab!
Comme les périodes de récoltes engendrent des migrations à l’échelle continentale,
L’assiette sera colorée :)
- Bon, bah c’est parti pour une journée de travail, sous un soleil ardent,
Mais on rigole beaucoup, on se fait des blagues, comme ça ça paraît moinnns loonnnnnng
Off :
les cueilleurs sont nombreux et viennent de tous les pays alentours,
ils récoltent pour les producteurs ou bien les producteurs récoltent eux-mêmes leurs parcelles
Ces derniers peuvent vendre les cerises rouges directement. Mais à un prix très bas. Pour gagner un peu plus, ils doivent transformer eux-mêmes leur récolte : fermentation, dépulpage, séchage… C’est ce qu’on appelle le traitement post-récolte.
si leur café est d’exception, ils peuvent être bien rémunérés, grâce à un système de notation internationale. Mais ce marché du café haut de gamme reste une niche, réservée à une élite bien informée… et bien équipée.
Dans les faits, il n’est pas rare que des producteurs travaillent à perte,
Pour satisfaire leurs besoins primaires, ils sont parfois tentés de vendre leur récolte à des coyottes,
des acheteurs indépendants qui paient cash mais qui font pression pour acheter à très bas coûts.
Un échange souvent perdant, mais parfois inévitable.
Pour les producteurs, l’idéal serait de torréfier leur café, car c’est l’une des étapes qui fait le plus grimper le prix au kilo.
Pour des raisons plus ou moins honnête, c’est très rarement le cas.
On dit qu’il faut torréfié là où c’est consommé pour préserver les arômes, conserver la fraîcheur ...
Et pourtant, le deuxième exportateur de café dans le monde et en valeur, c’est la Suisse … qui torréfie, emballe, revend,
Donc, apparemment,, on peut quand même torréfier et ré-exporter ;
Chez Tchololo on pense qu’avec un peu d’effort, des process pourraient être mis en place pour augmenter la valeur dans les pays producteurs.
D’ailleurs, un concours de producteurs-torréfacteurs a été organisé en 2023 en Espagne, c’est le World Coffee Challenge*
