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Il n’y a pas de secret, le porno fait vendre. Mais quand il y a des intermédiaires (réalisateurs, producteurs, distributeurs), ce ne sont pas les acteurs donnant de leur intimité qui gagnent le plus d’argent.

Dans cet épisode nous allons voir qu’une révolution arrive sur le net pour les créateurs de contenu. Bienvenue dans le monde des PayWall…

Il n’y a pas de secret, le porno fait vendre. Mais quand il y a des intermédiaires (réalisateurs, producteurs, distributeurs), ce ne sont pas les acteurs donnant de leur intimité qui gagnent le plus d’argent. Dans cet épisode nous allons voir qu’une révolution arrive sur le net pour les créateurs de contenu. Bienvenue dans le monde des PayWall…

Les pages à accès payant de contenu, aussi appelé PayWall, sont en train d'effectuer une mue en passant, elles aussi, au circuit court. Du producteur au consommateur.

Dès le début de l’internet grand public, des entreprises ont mis en place des sites pour présenter des contenus exclusifs payants.

Dans le cas du porno, ce sont les studios qui s’y engouffrent, signant l'arrêt de mort des supports physiques et des cabines de sex-shop.

Mais la production reste inchangée, des acteurs sont payés une fois pour le tournage d’une scène intime, puis n’ont plus aucun revenu et ne sont pas maîtres de la diffusion des images.

De nouvelles façons de consommer sont alors inventées par des producteurs, reprenant le principe des peep-shows. Le ou les acteurs sont alors filmés en direct et peuvent même converser avec les visiteurs. Quand la chaleur commence à monter, la suite du live devient payante, à l'acte ou même à la minute. Charge aux acteurs de faire durer la frustration le plus longtemps possible.

Tournée au début en studio, avec l'arrivée du haut débit d’internet, une sorte de “télétravail” est devenue possible, chacun pouvant créer sa chaîne live, de chez lui, sur un site porno spécialisé. On reste encore là dans une certaine forme d'industrie avec des participants qui en font en partie leur métier.

En parallèle, les sites de Tchat et de rencontres ont inclus la vidéo à leur service. Le partage d'images et de films intimes commence alors à se démocratiser. 

Puis sont apparus des sites de web cam, avec une qualité d’image toute relative. Il n’y avait pas encore d’échange d’argent et on n’osait pas parler de pornographie et encore moins d’un genre de prostitution 2.0. C’était juste de l’exhibition et du partage de fantasme. La plupart des sites sont alors gratuits et ne reversent rien aux créateurs.

Un site profite alors de la technologie du moment, le “Flash”, pour en faire un univers interactif de partage d’images où s'exhiber donne “des points” pour pouvoir voir les autres. Il n’y avait donc pas encore de notion de rémunération. On pouvait par contre payer le site pour avoir des points sans avoir à se montrer.

Et puis sont arrivés les sites à l’image non pornographique, qui proposent aux amateurs de mettre en ligne du contenu qu’ils peuvent monnayer. Le visiteur paye directement le site, qui, après commission, rémunère le créateur. 

Ce lien direct entre l’acteur et le consommateur a été très mal vu par les professionnels du pornos. Même les stars du X s’y sont mises en passant par-dessus leur boîte de productions. Celles-ci ont dû réagir et on trouve de plus en plus de contenu professionnel dans des sites au départ destinés aux amateurs.

Ses nouveaux services se présentent donc comme étant en dehors des circuits sulfureux de la pornographie, d’ailleurs une partie de leur utilisateur propose des contenus non sexuels. 

C'est le cas de musiciens, d’influenceurs, ou d’artistes qui proposent des infos, images et films exclusifs en permettant à leurs fans d’avoir un contact direct et privilégié avec eux.

Mais il ne faut pas se le cacher, la majeure partie des contenus est pornographique. Cela causa même des problèmes aux financeurs de ces sites, mais au vu des bénéfices, la morale puritaine n’a pas résisté longtemps.

La plus grande révolution à donc eu lieu, celle de la disparition d’un tabou. On peut maintenant monnayer son intimité sans avoir à en rougir. Ces sites n’ayant pas de vitrine aguicheuse porno, on peut faire son petit business sans être diffusé en clair sur internet.

Le porno à ciel ouvert, en accès public suit bien sûr son chemin en parallèle. Il a toutefois adapté son offre en permettant au créateur amateur indépendant de poster leur contenu tout en étant rémunéré comme le fait YouTube ou twitch pour les vidéos classiques.

Alors qui sont ces sites qui permettent d'être rémunéré sur du contenu, même pour les amateurs qui n’ont pas de cadre juridique pour recevoir un salaire. C’est ce que nous allons voir maintenant à travers les 3 plus gros sites du moment, Only Fan, Mym et Pornhub.

Only Fan est celui qui est le plus tendance actuellement. Créés en 2016, ses revenus nets étaient de 380 millions en 2020, 1.2 Milliard en 2021 et 2.5 milliards de dollars en 2022.

Cette société londonienne, enregistrait 200 000 nouveaux utilisateurs toutes les 24h en 2020. Chaque jour, c’est entre 6000 et 8000 nouveaux créateurs qui y postent du contenu, principalement sexuel.

C’est aujourd’hui environ 30 millions d’utilisateurs et 450 000 de créateurs.

On peut donc parler d’un réel phénomène de société qui change totalement l’univers des travailleurs du sexe, même s’il existe aussi des contenus plus classiques.

On y trouve en effet des mannequins, des musiciens, des coachs fitness et des influenceurs qui y proposent des contenus exclusifs soft.

La Mannequin Blac Chyna empocherait chaque mois 20 millions de dollars, l’actrice Bella Thorne 11 millions par mois, Cardi B plus de 10 millions.

Pour le porno, la concurrence est encore plus rude, surtout pour les amateurs inconnus. Il faut donc donner toujours plus de soi et de son intimité. Généralement, il faut passer par des sites comme Twitter ou Instagram pour se faire connaître et donner le lien vers son only fan qui lui, ne propose pas de moteur de recherche sur les styles de contenus recherchés.

Mais ne rêvez pas, pour gagner ne serait-ce qu’une centaine d'euros par mois, il vous faudra donner beaucoup, de votre temps, et de vous, en sachant vous renouveler, car, au vu du choix, les abonnées sont des plus volatiles.

En moyenne, les créateurs n’ont pas plus de 20 abonnés et gagnent moins de 180€ par mois, mais 80% gagnent moins de 20€ par mois.

Le site MYM (M Y M) est un des concurrents d’Only Fans. Moins sulfureux, ce service créé en 2018 à l’avantage d'être aussi en Français bien traduit. Le principe est le même, on peut y mettre des contenus uniquement accessibles en payant. 

Une des différences est que, sur un même compte, on peut mettre des contenus gratuits également pour donner envie de s’abonner pour voir le reste.

Avec PornHub, on peut aussi se créer une page personnelle. Là, il y a moins d'ambiguïté puisque le site est ouvertement pornographique. Les vidéos sont visibles par tous et seront incluses dans les résultats de recherche du site parmi tous les autres contenus (y compris sur les réseaux du groupe comme youporn, redtube). 

C’est ouvert aux amateurs comme aux professionnels. Le créateur est rémunéré sur le nombre de vues, comme sur YouTube. 

Mais il est aussi possible de vendre des vidéos et même de faire des films à la demande ou de rendre des vidéos visibles uniquement dans la formule payante du site.

À noter que sur ces pages vous verrez aussi des boutons vers des listes de cadeaux sur Amazon. Vous pouvez en effet faire plaisir aux créateurs en leur achetant des cadeaux qu’ils recevront chez eux. 

Qui peut s’inscrire sur ces sites ? 

Toute personne majeure a la possibilité de s’inscrire ; entreprise, professionnelle ou amateur. Le créateur n’est autorisé à diffuser que ses propres contenus ou des éléments dont il a les droits.

Les sites demandent de prouver que les coordonnées du créateur sont valides et qu’il est bien majeur. Il faudra donc envoyer une photo de vous en direct par votre webcam ainsi que le scan de votre carte d’identité. Une reconnaissance faciale, souvent automatique, validera votre inscription. Il faut aussi donner vos coordonnées bancaires pour les versements de vos éventuels revenus.

En tant qu’amateur, vous devez, normalement, avoir un statut officiel qui permet de recevoir de l’argent. 

Pour les professionnels, vous devez pouvoir éditer des factures à transmettre, avec TVA, au site.

Dans tous les cas, vous devez déclarer vos revenus, même s'ils ne sont qu'annexes. S’ils sont inférieurs à 72 600 euros, un régime simplifié pourra vous être proposé. D’autres dispositions d’imposition sont aussi possibles pour les plus grands revenus.

En réalité, les sommes étant souvent très faibles, les créateurs ne déclarent pas leurs revenus, au risque d’avoir un jour un redressement d'impôt. Au-delà d’un seuil, les plateformes sont en effet dans l’obligation de transmettre les mouvements d’argent aux services des impôts. 

Concrètement, combien peut-on gagner sur ces sites ? 

Sur Porn-hub, vous pouvez espérer dans les 0.60€ par mille vues. Sur une vente de vidéo, vous gardez 65% et sur les pourboires, 80% de la somme.

Sur MYM et Only Fans, vous décidez du montant de l’abonnement, de gratuit à 50€ par mois. 

La commission varie de 20 à 25%. Il y a aussi la possibilité de faire du contenu sur mesure et de facturer à la vidéo.

On l’a vu, l'appât du gain a libéré et levé le tabou de la tarification de l’exhibition sexuelle. Peu sont ceux qui arrivent à en vivre, restent le plaisir de se montrer et d’avoir des fans.

Tout ceci reste légal pour peu qu’on déclare ses revenus, il faut toutefois y laisser beaucoup de votre intimité et quelques fois de votre dignité. À voir selon vos désirs, mais en toute connaissance de cause.

Il est important de préciser que vous n’avez le droit de diffuser que vos propres images ou des contenus dont vous avez les droits, en particulier le consentement de votre ou vos éventuels partenaires.

Il existe bon nombre de sites proposant de monnayer les contenus de créateurs. Même TikTok s’y essaie. Certains sont même spécialisés dans tel ou tel fantasme. Il faudra bien faire des choix où la facture va commencer à trop s’élever…

En espérant que vous trouviez votre point G 2.0, en tout cas, celui-ci est terminé.

Que le plaisir soit avec vous, c’était le point G.

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